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Nouvelle donne pour les fonds en euros
Le fondement de cette loi repose sur deux volontés :
- donner plus de transparence aux épargnants,
- protéger l’épargne des français et les compagnies d’assurance vie en cas de remontée des taux.
Il faut toujours garder à l’esprit qu’à la souscription d’un contrat d’assurance vie, l’assureur s’engage à garantir le capital au souscripteur sur le fonds en euros. C’est donc l’assureur qui prend le risque financier en cas de perte sur les investissements effectués.
Tant que l’épargne reste dans les comptes de la compagnie, il n’y a aucune conséquence. Il n’en serait pas de même si un trop grand nombre d’épargnants venait à récupérer leur argent en même temps.
Risque de liquidité
Depuis cette loi, tous les fonds en euros font prendre un risque aux investisseurs : le risque de liquidité. En effet, la loi sapin 2 assurance vie prévoit en cas de crise majeure sur les marchés de taux la possibilité de bloquer tous rachats, rachat partiel ou rachat total, sortant d’un fonds en euros sur les contrats d’assurance vie des compagnies d’assurance françaises ou de leurs filiales luxembourgeoises. Et cela pour une durée de 6 mois maximum. Cette décision sera prise par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF).
On qualifiera désormais de prix à payer pour profiter de la garantie en capital à n’importe quel moment.
Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement que comme pour des placements plus à risque, il ne faut pas investir toutes ses économies sur le contrat d’assurance vie même sur le fonds en euros. Nous sommes sur un placement long terme avant tout, peu propice à l’épargne de précaution.
Plafonnement des rendements
Le Haut Conseil de stabilité financière peut prendre une seconde décision extraordinaire : celui de plafonner les rendements annuels sur les supports en euros. Encore une volonté de raboter sur les épargnants ? Et bien pas du tout. L’idée est de faire revenir dans le droit chemin certains assureurs vie qui boostent les rendements avec des jeux comptables ou qui concentrent trop fortement le risque sur quelques actifs (principalement immobilier).
Le but est de faire garder sagesse aux assureurs dans leur gestion du fonds en euros en conservant un actif fortement diversifié.
La tentation du tout immobilier est grande avec quelques assureurs qui en ont pris la direction. Mais à quel prix ? Il y 30 ans, une crise immobilière avait faillit entrainer la faillite d’assureur trop optimistes. Le passé devrait servir de leçon pour le coup.
Comment saisir les nouvelles opportunités ?
S’adapter aux changements est toujours complexe, mais pour le moins indispensable. Le tout est de le faire de manière méthodique.
1 – Faîtes un point sur la composition de votre fonds en euros
Si le rendement du fonds en euros que vous avez choisi baisse depuis plusieurs années, il y a nécessairement une raison. Derrière ce terme simplificateur de fonds en euros se cache une multitude d’actifs gérés par votre assureur. Ce qui nous intéresse ici est de connaître la répartition des fonds investis en grande famille d’actifs sur les 5 dernières années :
- obligations
- actions
- immobiliers
Toutes ses informations sont disponibles auprès de votre conseiller financier. Vous serez surpris de voir la faiblesse des taux de rendement de la partie obligataire et de son importance dans l’allocation.
2 – Composez votre poche fonds en euros maison
Une fois les variations effectuées par l’assureur identifiées, il ne vous reste plus qu’à agir pour mettre en place votre propre gestion « poche euros » en mixant fonds en euros à capital garanti et supports en unité de compte. Rappelez-vous que le contrat que vous avez souscrit est un contrat d’assurance-vie multisupports.
Le but est de compenser les ventes d’actions et d’immobilier auxquelles ont procéder les assureurs par des arbitrages individuels vers des unités de compte :
- OPCVM pour remplacer la poche actions,
- SCPI, SCI et OPCI pour ce qui concerne la partie immobilière. Ce type des fonds est présents sur les meilleurs contrats d’assurance vie du marché.
Pour ce qui est des proportions, cela dépendra du fonds en euros présent sur votre contrat et surtout de votre profil d’investisseur. Cela pourra aller jusqu’à plus de 30% du montant des encours.
3 – Faire un bilan épargne avec un Conseiller en Gestion de Patrimoine (CGP) pour diversifier vos placements
Chaque phase de changement de marché (krach boursier, ou comme ici taux d’intérêts au plus bas) est un moment opportun pour mettre en place une nouvelle stratégie.
La première cause de perte de rendement est le manque de diversification. Les épargnants ont une vision souvent simpliste de l’investissement consistant à :
- limiter le nombre de supports financiers,
- surpondérer les éléments qui fonctionne le mieux à court terme. Mais les meilleures rendements d’une année ne sont pas forcément ceux de l’année suivante. Merci à notre partenaire financier Franklin Templeton pour cette belle illustration.
Avez-vous pensé à faire un point avec un conseiller spécialisé pour trouver la solution à votre situation ? L’outil ad hoc : le bilan épargne. Vos deux « alliés rendement » pour 2020 !
Aujourd’hui, j’aime mettre à profit mes compétences d’Ingénieur patrimonial pour apporter de la pédagogie à un domaine qui en souffre cruellement. Car la gestion de patrimoine, c’est avant tout une relation de confiance entre le client et son conseil !